Y a des jours où le Cactus a du mal à assumer son côté vieil ours mal léché... et jeudi était un de ces jours.
Bon, faut savoir que le Cactus, en ce moment, c'est pas la forme.
Trop
fatigué, trop
contrarié à cause de cette dérogation au point d'ailleurs d'être
courbaturé de partout, trop
exaspéré-énervé-agacé-excédé par Niquedouille qui est vraiment une grosse nouille et une fripouille
, on notera les efforts du Cactus pour rester poli.
Bref le Cactus, il vaut mieux l'éviter ces temps-ci...
Sauf que jeudi, ses
charmants chérubins ont décidé de le faire devenir chèvre...
D'abord, quand le Cactus arrive sur son lieu de travail,
faut pas lui prendre la tête. La prochaine fois, il défilera avec une pancarte
"do not disturb" ou
"si tu me parles, je t'explose" histoire d'avoir la paix parce que là c'était le vrai cirque.
Imaginez le pauvre Cactus assailli par un véritable essaim piaillant dans tous les sens des
"Madame ceci" et des
"Madame cela".
Malgré le
regard de tueur du Cactus, pas moyen d'avoir la paix, il a fallu menacer pour pouvoir rentrer dans le bâtiment et prendre un café
enfin une boisson chaude couleur marronnasse bien mérité avant de devoir les affronter dans une salle de classe.
Et l'apothéose a eu lieu au milieu du cours. Imaginez plutôt le Cactus essayant d'inculquer un minimum de savoir quand tout à coup, au signal d'une montre de l'un d'entre eux, ils se sont tous levés et approchés du Cactus.

Après
moult hurlements et vociférations du Cactus, chacun est retourné
dépité à sa place, non sans que l'un d'entre eux n'ait laissé sur le bureau un papier que le Cactus a bien pris soin de repousser négligemment et d'ignorer tout le reste de l'heure.
Il ne leur a adressé
ni le moindre petit mot sympathique ni le moindre regard jusqu'à ce que la sonnerie ne libère chacun des deux camps.

Le reste de la journée s'est déroulé selon la routine habituelle entre
grognements et ronchonnements et ce n'est que le soir que le Cactus a retrouvé le petit mot de ses agresseurs.
Et là, le Cactus s'est rendu compte qu'il avait vraiment
le cœur sec et devenait un "
vrai monstre" pour reprendre l'expression de la Germaine qui, rappelons-le, est un modèle de sociabilité... hum hum.
Un vrai monstre donc qui au lieu de se réjouir de la gentillesse de ses élèves n'a su que les
rabrouer vertement, qui n'a pas su les remercier de leur gentille surprise.
avec l’aimable autorisation des éditions Bamboo
Honte à toi Cactus!
Sur une simple feuille de papier,
tous les agresseurs toutes les chères têtes blondes du Cactus avaient mis un petit mot lui demandant de
rester avec eux et de
ne pas partir l'an prochain...
Honte à toi Cactus!
Ce qui aurait dû être le
paroxysme de la honte du Cactus et qui l'a, dans la réalité, fait
exploser de rire a été la petite phrase de Camille qui disait "
Avec vous à chaque heure, c'est de la bonne humeur!" ou celle, reprise plusieurs fois,
"Madame Cactus, vous nous faites rire".
C'est sûr que jeudi, ils ont bien ri...
Alors comment le Cactus a-t-il rattrapé le coup? Les chérubins sont-ils traumatisés à vie?
Que nenni!
les pauvres ont l'habitude des crises du Cactus!
Le lendemain, le Cactus s'est excusé leur expliquant qu'après avoir bien pleuré les premières années, il avait appris à s'endurcir
au point de devenir un vieux machin haineux pour ne pas craquer à la fin de chaque remplacement.
Et puis, le Cactus ayant sa réputation à tenir, il leur a rappelé qu'il fallait qu'il révise leurs maths parce qu'il y avait encore 2 mois de cours et qu'ils avaient bien le temps d'apprendre à le détester d'ici là.
Quant à la citation favorite du Cactus, il va en faire son credo et l'afficher à sa porte:
"Avec le Cactus, à chaque heure, c'est de la bonne humeur!"